Chassés Croisés
Cette exposition présente un ensemble de peintures de grand format prenant lieu et place dans un vaste terrain vague situé en périphérie de ville, en lisière de sous-bois. Il s’agit d’un de ces espaces à la fonction mal définie, le plus souvent vide à l’exception de divers évènements éphémères qui y prennent place : une fête foraine, un banquet, une course de motocross... C’est également cet espace qu’ont choisi des forains ou des itinérants pour y arrêter leur caravane.
Cette nouvelle série de peintures est ainsi l’occasion pour l’artiste d’explorer plus pleinement ses réflexions sur la relation de l’homme au temps, sur la fugacité de la vie, et les attentes et expectations que l’homme place naturellement dans l’avenir. Celle-ci développe, d’une part, la relation entre le quotidien, le caractère terre-à-terre de la vie et la fatalité qui semble souvent/ parfois nous poursuivre, et, d’autre part, ce qui tient trait à des évènements ponctuels liés à la célébration, à la fête, au rêve ou à la magie de la fête foraine.
Un fil narratif se construit entre les différentes toiles par l’utilisation de motifs récurrents : la colombe et les pigeons, la caravane et la grande roue, les fanions et les banderolles de restriction/interdiction, les bancs/tables du banquet... On se plait à chercher une cohérence entre ces toiles. On s’efforce d’y trouver un début, un milieu et une fin, dans cette série à l’accent filmique plus marqué que dans ses séries précédentes. Celle-ci n’est pas sans rappeler le travail de réalisateurs tels que Theodoros Angelopoulos ou Wim Wenders, et la quête intérieure de personnages désenchantés qui se font les personnages principaux de leurs films.
Mais l’essentiel ne réside pas ici dans ce semblant de narration trompeur mais dans la relation que l’homme entretient avec le temps et sa perception de la réalité. Mais l’accumulation d’évènements de chacune des toiles de cette série est elle-même un non-évènement en soi, une interrogation plus qu’un constat. Les personnages semblent dépassés par le mouvement impersonnel et machinal des motos, trop rapide pour eux, qui traversent l’espace de la toile. Le mouvement cyclique de la grande roue nous renvoie à une conception circulaire du temps, celle de l’horloge mécanique. C’est aussi un soleil qui éclaire cette nuit sans étoile, ce soleil qui rythme nos saisons. Le temps circulaire, c’est la conscience que tout doit mourir pour renaître. Le temps linéaire, c’est le Progrès triomphant.
La peinture d’Olivier Larivière est bien sûr une peinture attachée à la figure humaine. Impossible de ne pas penser en voyant son travail aux peintures d’Edward Hopper ou d’Eric Fischl qui développent de fortes préoccupations d’ordre relationnel ou social. A l’instar de ces peintres, Olivier Larivière développe une peinture devant laquelle on s’arrête non plus uniquement pour la contempler mais aussi parce que l’on est retenu par une intrigue indicible qui nous questionne sur quelque chose d’essentiel à la nature humaine.
Cette exposition présente un ensemble de peintures de grand format prenant lieu et place dans un vaste terrain vague situé en périphérie de ville, en lisière de sous-bois. Il s’agit d’un de ces espaces à la fonction mal définie, le plus souvent vide à l’exception de divers évènements éphémères qui y prennent place : une fête foraine, un banquet, une course de motocross... C’est également cet espace qu’ont choisi des forains ou des itinérants pour y arrêter leur caravane.
Cette nouvelle série de peintures est ainsi l’occasion pour l’artiste d’explorer plus pleinement ses réflexions sur la relation de l’homme au temps, sur la fugacité de la vie, et les attentes et expectations que l’homme place naturellement dans l’avenir. Celle-ci développe, d’une part, la relation entre le quotidien, le caractère terre-à-terre de la vie et la fatalité qui semble souvent/ parfois nous poursuivre, et, d’autre part, ce qui tient trait à des évènements ponctuels liés à la célébration, à la fête, au rêve ou à la magie de la fête foraine.
Un fil narratif se construit entre les différentes toiles par l’utilisation de motifs récurrents : la colombe et les pigeons, la caravane et la grande roue, les fanions et les banderolles de restriction/interdiction, les bancs/tables du banquet... On se plait à chercher une cohérence entre ces toiles. On s’efforce d’y trouver un début, un milieu et une fin, dans cette série à l’accent filmique plus marqué que dans ses séries précédentes. Celle-ci n’est pas sans rappeler le travail de réalisateurs tels que Theodoros Angelopoulos ou Wim Wenders, et la quête intérieure de personnages désenchantés qui se font les personnages principaux de leurs films.
Mais l’essentiel ne réside pas ici dans ce semblant de narration trompeur mais dans la relation que l’homme entretient avec le temps et sa perception de la réalité. Mais l’accumulation d’évènements de chacune des toiles de cette série est elle-même un non-évènement en soi, une interrogation plus qu’un constat. Les personnages semblent dépassés par le mouvement impersonnel et machinal des motos, trop rapide pour eux, qui traversent l’espace de la toile. Le mouvement cyclique de la grande roue nous renvoie à une conception circulaire du temps, celle de l’horloge mécanique. C’est aussi un soleil qui éclaire cette nuit sans étoile, ce soleil qui rythme nos saisons. Le temps circulaire, c’est la conscience que tout doit mourir pour renaître. Le temps linéaire, c’est le Progrès triomphant.
La peinture d’Olivier Larivière est bien sûr une peinture attachée à la figure humaine. Impossible de ne pas penser en voyant son travail aux peintures d’Edward Hopper ou d’Eric Fischl qui développent de fortes préoccupations d’ordre relationnel ou social. A l’instar de ces peintres, Olivier Larivière développe une peinture devant laquelle on s’arrête non plus uniquement pour la contempler mais aussi parce que l’on est retenu par une intrigue indicible qui nous questionne sur quelque chose d’essentiel à la nature humaine.
Impossible de ne pas voir dans ces individus isolés, en quête d’ailleurs, une mise-en-abîme de notre propre condition humaine. Sous une apparence naturaliste, le peintre déploie des œuvres qui renvoient le spectateur au centre de sa condition, avec ses peurs, ses désespoirs, son impuissance, face à une existance qui le déborde de partout.
Les différents éléments iconographiques que l’artiste intègre à ses peintures sont autant de fragments prélevés de photographies personnelles ou trouvées sur internet. Le collage s’impose comme un outil lui permettant d’assembler des éléments issus d’univers différents. Il prélève, découpe, ampute des morceaux du réel, arrachés à leur univers habituel, et les insère au sein d’une nouvelle structure sans toutefois qu’ils perdent leurs propriétés originelles. Il utilise l’équivalent de différents champs lexicaux en peinture qui instaurent des conflits entre ces éléments iconographiques et créent une distanciation.
La distanciation doit défaire l’illusion en soulignant le caractère construit de la réalité représentée. Chaque objet, per- sonnage et processus perçu se veut en même temps insolite et étrange. Son objectif est d’inciter le spectateur à prendre ses distances par rapport à la réalité qu’il lui montre.



